Vue intérieure - atelier de construction

Le besoin d’un atelier de construction de décors est commun à toutes les compagnies. Mais aucune compagnie n’est en mesure d’assumer seule le coût annuel global d’une plateforme technique de ce type.


Le projet

Dès son installation dans le nouvel atelier de Quessoy, en mai 2010, le Théâtre de Folle Pensée a signalé aux compagnies, aux élus des collectivités territoriales et à la DRAC Bretagne qu’il souhaitait en mutualiser l’utilisation.

À partir de mai 2012, Saint-Brieuc Agglomération a bien voulu accompagner ce projet en lui attribuant une aide. L’action de Saint-Brieuc Agglomération dans ce domaine concret autorisait la mise à disposition de la plateforme technique à des prix très bas. Elle a permis d’amorcer rapidement le projet de mutualisation.

À partir de septembre 2012, le Conseil Général des Côtes d’Armor a accepté de se joindre à cette démarche d’aide à la mutualisation de la plateforme technique de Quessoy. En contrepartie, il a demandé que le principe de mutualisation soit étendu à l’ensemble du département des Côtes d’Armor et que la mise à disposition de la plateforme technique de Quessoy soit faite à titre gracieux pour toutes les compagnies et structures culturelles de l’Agglomération et pour celles des Côtes d’Armor qui bénéficient d’une aide du Conseil Général.

Aujourd’hui, ces compagnies et structures culturelles de l’Agglomération et du Département ont donc la possibilité d’utiliser gratuitement l’atelier de Quessoy pour construire les décors des spectacles qu’elles produisent.


Mutualiser pour faire baisser le seuil d'accès financier à la construction de décors

Le besoin d’un atelier de construction de décors génère un plan de charge de courte durée, qui varie suivant les années entre 2 semaines et 2 mois par compagnie. Les coût induits par la gestion d'un tel équipement sont de plus en plus élevés : achat et maintenance des machines-outils et des outils portatifs, respect des contraintes de sécurité, dimensions requises pour construire des décors parfois volumineux…

Il existe d'autres contraintes propres à ces métiers et aux aller-retour indispensables entre l'atelier de construction de décors et le plateau de théâtre où le décor doit faire ses preuves, c'est-à-dire servir au mieux un projet artistique. La plupart du temps les constructions se font de manière séquencée.

La construction d’un décor comporte également des étapes qui ne requièrent pas forcément la présence d’un technicien, mais qui mobilisent l'atelier. Par exemple, tous les décors et accessoires de théâtre sont l’objet d’une finition qui comporte un temps de séchage hors poussière durant lequel l’atelier ne peut être utilisé. Ce temps de séchage est plus ou moins long suivant le type d’apprêt, la qualité de finition recherchée, la météo.


Mutualiser pour conforter et préserver des savoir-faire et des métiers indispensables au spectacle vivant

La Plateforme technique mutualisée est un outil de travail mis à la disposition de l’ensemble des métiers techniques du spectacle vivant, et en particulier des scénographe-constructeur et technicien-constructeur (les intermittents qui les pratiquent sont pour la plupart également régisseurs : lumière, son, régie générale).

Il s’agit-là de métiers très pointus. Ils touchent tous les matériaux, bois, acier, aluminium, textile... et mettent en oeuvre un éventail très large de savoir-faire. Sans ces métiers et ces outils de travail les arts de la scène et de la rue ne seraient pas devenus ce qu’ils sont aujourd’hui.


Mutualiser pour favoriser l'emploi des techniciens intermittents du spectacle

Plutôt que de faire appel à des sous-traitants, beaucoup plus couteux, les compagnies sont désormais en mesure d'employer directement les techniciens qui construiront leurs décors à la Plateforme technique mutualisée de Quessoy ; par conséquent, de favoriser l’emploi des techniciens intermittents du spectacle.


Un point de jonction entre le monde de la création artistique et lemonde de l'artisanat et de l'industrie

La Plateforme technique mutualisée de Quessoy, où s’expriment certains métiers techniques du spectacle vivant, constitue également pour nous un point de jonction entre le monde de la création artistique et le monde de l’artisanat et de l’industrie. Nous mettons à profit ce point de jonction pour nouer des relations régulières avec des chefs d’entreprise et des artisans de la zone artisanale et d'ailleurs.

Certes, en raison même de ce que nous produisons, des oeuvres d’art, en raison aussi de la structure propre à notre secteur, celle d’un marché administré, nous ne sommes pas tout à fait comme les autres secteurs d’activités (nous faisons « exception culturelle »). Pour autant, il nous semble nécessaire aujourd’hui de rappeler aux acteurs économiques des autres secteurs d’activités que notre place est aussi parmi eux.