On se souvient longtemps de ce « désordre » monochrome, à la fois cuirasse et fossile, sentinelle énigmatique, verticale. Ensuite la couleur est venue : grands reliefs bleus où flottent des objets dérisoires, petits bateaux et cocottes de papier. Aujourd’hui ses espaces peints accueillent des silhouettes en équilibre, des pêcheurs au bord du vide : figurants silencieux et paisibles.
Jacques Jacob vit et travaille en Côtes d’Armor depuis 1982. Il dit de ses œuvres qu’elles sont à écouter : « Comme certains petits bruits dans le silence. Le bruit d’un frigidaire qui se remet en route. D’un compteur électrique au moment où le disque change de tarification. Le soir. De tout petits traits dans une pièce sombre et qui soulignent les rituels ordinaires de la vie. » Quelques-unes des œuvres de Jacques Jacob seront installées au Carré Rosengart ce soir-là, venez les « écouter ».
/monochromie vs bichromie
« La monochromie ? Au début j’avais un modèle chromatique : le gris des bateaux de la flotte nationale. La proximité de la rade de Brest, sans doute. Le gris était pour moi la couleur la plus génératrice de silence. Le parti-pris de la monochromie est paradoxalement une exigence de coloriste. Depuis quelques années je suis devenu bichromiste. Tout de même quelle lenteur pour en arriver là… »
/philosophie matérialiste
En mars 2010, nous avions organisé un cabaret philosophique autour du Gorgias de Platon. Un an plus tard, c’est un peintre qui nous donne l’occasion d’entendre à nouveau des textes philosophiques. Avec son complice et ami André Feller, Jacques Jacob partage en effet le goût pour les philosophes matérialistes (Nietzsche, Lucrèce, Cioran…). Certaines pages qu’ils ont sélectionnées seront lues par des comédiens et des élèves du Conservatoire.
/également au menu de la soirée
Objets personnels. Une tradition (des lundis de Rosengart) c’est une tradition, mais demander à un plasticien de se définir à partir de 5 objets, n’est-il pas aussi pernicieux que demander à un écrivain de se définir en 5 mots ? Nous verrons bien.
Coups de gueule. Une personne prend la parole (son temps est limité par une sonnerie) pour protester sur le sujet qui lui tient à cœur ce soir-là. Personne ne doit lui répondre. Prend la parole qui veut.
Partages. Un vin nouveau. Un livre nouveau présenté par Mérédith Le Dez (Éditions MLD).
/prochain rendez-vous
Prochain rendez-vous, du 5 au 9 avril 2011 : Le point de Godwin (création)
/un autre rapport entre public et artistes
Avec les lundis de Rosengart vous n’êtes pas invités à assister à un spectacle, mais à venir partager un moment avec des artistes. Une manière décontractée d’aborder les enjeux de l’art théâtral et de l’écriture.
#13 – Rencontre avec Jacques Jacob
Lundi 21 mars 2011 – 19h à 21h
/port du Légué
/Carré Rosengart
/16 quai Armez, Saint-Brieuc
/entrée gratuite
/réservation souhaitable (mais pas obligatoire) au 02 96 33 62 41
/possible apporter son casse-croûte
/collation légère prévue sur place