Saint-Brieuc Ville à écrire

Ce quarante-et-unième Lundi de Carmélie dévoilera quelques-uns des textes et des courts-métrages écrits et réalisés par les artistes du LAMA, en relation avec les habitants de Saint-Brieuc et avec les lieux où ils vivent.

Pendant les mois de mars, avril et mai, le théâtre de Folle pensée se lance dans une aventure théâtrale assez dingue : « Saint-Brieuc, Ville à écrire ». Il s’agit d’un atelier de la taille d'une ville, de formes théâtrales qui se glissent dans les espaces familiaux, les dédales privés. Ce sont les habitants eux-mêmes qui aujourd'hui construisent avec nous les conditions de possibilité de ce théâtre, ils nourrissent l'élan qui nous porte et c'est passionnant.

Ce geste de théâtre a été patiemment mûri, testé depuis plus deux ans. Depuis juillet 2013, les auteurs du Lama écrivent des récits et des scènes. Ces textes vifs, drôles, saignants parfois constituent aujourd'hui un ensemble impressionnant. Ils forment des constellations de mots, de gestes, de petites histoires étonnantes. Des fragments de vie y sont comme cueillis en douceur.

Durant les mois de février et mars, l'équipe du Théâtre de Folle Pensée va à la découverte des 40 maisons et lieux qui vont accueillir, du 9 avril au 8 mai 2016, les formes théâtrales singulières de ce spectacle.

Le 7 mars, avec les artistes de « Saint-Brieuc, Ville à écrire », avec les personnes qui accueilleront chez elles une représentation et avec le public des Lundis de Carmélie, nous échangerons sur ce qui se joue dans cette expérience d'hospitalité réciproque, dans cette relation sensible, poétique et théâtrale, avec notre ville et ses habitants.

Tout au long de ce lundi de Carmélie nous dévoilerons quelques figures de Saint-Brieuc-livre-en-devenir, de Saint-Brieuc livre à écrire ensemble.

Cette soirée est conçue comme un moment convivial : nous ne partagerons pas que des perceptions et des idées, il y aura comme d'habitude quelques nourritures terrestres.

 

/Saint-Brieuc est un théâtre

Chaque rue de Saint-Brieuc est une page frémissante.
Chaque rue appelle les mots, les gestes, les images qui sculpteront sa beauté.
Chaque place, chaque immeuble, chaque maison s’ouvre comme un livre quand nous y entrons avec notre fabrique mobile.

La baie de Saint-Brieuc est une scène triangulaire ouverte sur l’à-venir.

De nouveaux mots bousculent les mots déjà écrits. Des mots tranchants entrent dans la danse pour représenter LE PRÉSENT. Des mots fougueux jettent des passerelles fines et légères vers ce qui vient.
Tous les habitants de Saint-Brieuc sont embarqués dans ce bateau-théâtre qu’est la ville où ils vivent. Tous les habitants de la baie sont embarqués dans le bateau-théâtre du futur.

Et chaque habitant de la ville, chaque habitant de la baie est lui aussi une page qui s’écrit, une page à écrire.

Folle pensée 1. Écrivons chaque page du livre briochin, du livre costarmoricain avec jubilation. Écrivons ces pages pour cultiver la joie de vivre aujourd’hui, la joie de vivre ici. Malgré les misères et les violences de l’époque. Contre les misères et les violences de l’époque.

Folle pensée 2. Portrait après portrait, lieu après lieu, texte après texte, élaborons une syntaxe espiègle, audacieuse.

Que les textes, les scènes, les dialogues, les moments de théâtre de SAINT-BRIEUC VILLE À ÉCRIRE soient irrigués par cette énergie vivifiante que parfois nous nommons poésie !

Roland Fichet


/carnets de route

Alexis : « Les gens à Saint-Brieuc sont tous chez wanadoo et ils ont tous des chats. C’est ce que je me suis dit à la fin de notre deuxième jour passé à visiter des maisons dans Saint-Brieuc. Nous rentrons chez les gens, nous expliquons ou réexpliquons Saint-Brieuc ville à écrire, nous estimons le nombre de spectateurs, le nombre de chaises nécessaires, etc., et au moment de donner leur mail, les gens sont tous chez wanadoo. J’ai un chat sur les genoux, il est roux, et je note le mail, et je me dis que c’est le quatrième wanadoo. »

Laure : « La maison est extraordinaire. Elle détonne avec l’environnement, j’ai l’impression qu’elle a été arrachée de quelque part sur la côte Pacifique Nord aux Etats-Unis, pour être replantée là. Elle est construite à partir de trois anciens wagons de train mis côte à côte, d’où une disposition très particulière à l’intérieur. Nous sortons par le jardin, trois drapeaux Belge, Français Breton, et un hamac bercé d’un lustre. Un petit ponton de bois relie le jardin à l’entrée : « Quand il y a des gosses, je leur fais croire qu’il y a une rivière souterraine qui coule sous le ponton, et dans la rivière il y a des piranhas ».

Alexis : « En fait à partir du troisième jour de visite, les gens ont cessé d’être chez wanadoo. Gmail est revenu en force. Mais les chiens ne sont pas remontés sur les chats. Dans vingt maisons sur vingt deux, il y avait au moins un chat. Et seulement deux chiens en tout. Il y en a un qui n’était pas très doux, un qui avait de longues moustaches comme un juge d’une ancienne dynastie chinoise, plusieurs siamois. Dans l’une des maisons, il y a des coussins sur les sièges, spécialement pour les poils des chats, que l’on enlève quand des invités humains surviennent. Dans deux autres, le siège du chat a l’air complètement dévolu au chat. »

Laure : « C’est probablement l’endroit le plus berlinois de Saint-Brieuc. Un olivier dans lequel court une guirlande lumineuse qui allume la face argentée des feuilles. Une petite serre où on peut boire un coup à quatre, et le café lui-même, rempli d’objets postaux, chaleureux, bonne playlist. Mon regard se perd sur le petit bonhomme en bois peint sur le rebord de la fenêtre. Il tient une roue qu’on fait tourner pour choisir à quelle sauce on va se cuiter. »

Alexis : « Sur la fin, les poissons rouges étaient présents dans deux maisons sur cinq. Bref, les auteurs du LAMA ne sont pas visionnaires : leurs textes parlent de pigeons, de tortues, de chiens. Il y a tout juste UN chat. Et pas de poissons rouges. »

 

/autre rendez-vous de Folle Pensée

Le point de Godwin écrit et mis en scène par Damien Gabriac, créé en 2011 à Saint-Brieuc et Avignon, sera représenté le 22 mars 2016 à Rennes au Festival Un Des Sens.

 

les lundis de Carmélie
/un autre rapport entre public et artistes

Avec les lundis de Carmélie vous êtes invités à venir partager un moment avec des artistes et des chercheurs. Une manière décontractée d’aborder les enjeux de l’art théâtral et de l’écriture.

 

/à la Villa Carmélie

La Villa Carmélie où ont lieu les Lundis de Carmélie

Les lundis de Carmélie se déroulent à la Villa Carmélie (Cité de la musique, de la danse et des arts, 55 rue Pinot Duclos à Saint-Brieuc).

 

/prochain rendez-vous des lundis de Carmélie

Le 25 avril 2016, au beau milieu des 40 soirées-représentations Saint-Brieuc.

 

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Lundi 7 mars 2016 – 19h à 21h30

/Villa Carmélie
/55 rue Pinot Duclos à Saint-Brieuc
/entrée gratuite
/réservation souhaitable (mais pas obligatoire) au 02 96 33 62 41
/possible apporter son casse-croûte
/collation légère prévue sur place