Élèves du département d'art dramatique © Théâtre de Folle Pensée

Quarantième-huitième Lundi de Carmélie, le 12 février 2018 de 19h à 21h30 à la Villa Carmélie.

Le département d'art dramatique du Conservatoire de Saint-Brieuc : Comment ça marche la transmission du théâtre ? Partage, découvertes, révélations

Au menu de ce Lundi de Carmélie : le département d’art dramatique du Conservatoire de Saint-Brieuc. Avec aussi : Tarkos, Marguerite Duras, Ingmar Bergman, Le cercle des poètes disparus, la vague, les bêtes du sud sauvages…

Une soirée ponctuée de films courts, de textes, de paroles d’élèves actuels et anciens.

En conclusion de ce temps de partage sur la vie tramée d’émotions, de découvertes, de révélations même de notre département d’art dramatique : un moment d’échange avec les actrices et metteures en scène qui en assurent l’enseignement. Comment ça marche un cours d’art dramatique ? Comment ça se passe et qu’est-ce qu’il s’y passe ? Que ressent-on quand on exerce ce métier ? quand on est élève ?

Le département d’art dramatique de la Villa Carmélie - Conservatoire de Saint-Brieuc a été créé en 2008, nous fêterons ses dix ans avec vous.

 

/rester en alerte

Roland Jean Fichet — Un jour que nous parlions de notre investissement dans cette pratique délicate, l’enseignement de l’art dramatique, Annie Lucas m’a dit : Maintenant il faut ouvrir un conservatoire d’art dramatique à Saint-Brieuc, ça manque, j’ai les diplômes requis, louons une salle et allons-y. C’était en 2007. En 2008, au Carré Rosengart, Annie accueillait la première classe, le premier groupe d’élèves. Quatre ans plus tard, invités par la Mairie de Saint-Brieuc, nous avons émigré du Légué à la Villa Carmélie.

Au bout de huit ans à la tête de ce département, Annie a passé le flambeau à Monique Lucas, actrice historique du Théâtre de Folle Pensée. Cette expérience du théâtre avec des jeunes et des adultes, expérience cultivée semaine après semaine par toute l'équipe, je pense en particulier à Jeanne François et Agathe Bosch, a sculpté le Théâtre de Folle Pensée. C’est grâce à elle que nous n’avons jamais cessé de faire du théâtre, que nous sommes toujours restés en alerte.

Ce désir de théâtre chez les professionnels et chez les amateurs, nous l’avons accompagné avec passion. Nous y avons consacré une formidable énergie. On nous a parfois claqué la porte au nez mais ce ne fut jamais le fait des pouvoirs politiques, Ville de Saint-Brieuc, Département des Côtes d’Armor, partenaires exemplaires. Les directeurs successifs du Conservatoire à Rayonnement Départemental, en particulier Aurélien Daumas Richardson, ont été aussi des partenaires inspirés, attentifs, respectueux, généreux. Notre département (autonome) leur doit beaucoup.

Annie Lucas — « Ça ne te manque pas la mise en scène ? » : j'ai souvent entendu cette phrase, et derrière cette phrase l’idée qu’enseigner c’est tout de même moins passionnant, moins excitant que de créer des spectacles, diriger des acteurs. Eh bien, ce n’est pas vrai : enseigner le théâtre c’est être au cœur du réacteur. Le théâtre est enseignement, c’est dans ses fibres, depuis les Grecs. Et enseigner après presque 30 ans de jeu et de mise en scène, construire pas à pas les apprentissages des élèves, c’est continuer à s’interroger, à chercher.

Les questions qui se posent au débutant sont aussi celles de l’acteur confirmé : Comment je fais pour être le passeur de ce texte ? Comment j’en ouvre le sens ? Comment à travers moi s’incarne une parole ?

Monique Lucas — Je suis obsédée par la conscience de ce qui est produit. Il est fondamental pour moi que chaque élève ait pleine conscience de la façon dont son corps et son jeu dessinent l’espace. Je ne me sens bien dans l’acte de transmettre que si je suis moi aussi dans une forme d’insécurité relative, d’inconnu. Dans la plupart des projets que je propose aux élèves, il y a quelque chose que je n’ai moi, en tant qu’artiste, jamais fait. Ce n’est pas toujours très confortable, mais c’est très stimulant.

Le théâtre ouvre le monde et l’invente aussi, impossible d’en sortir indemne. Voilà pourquoi il m’importe d’être chaleureuse et respectueuse de l’évolution de chacune et chacun. La prise de risque, la souffrance parfois, que suppose le travail théâtral ne sont acceptables, selon moi, que dans la confiance et la tendresse.

 

les lundis de Carmélie
/un autre rapport entre public et artistes

Avec les lundis de Carmélie vous êtes invités à venir partager un moment avec des artistes et des chercheurs. Une manière décontractée d’aborder les enjeux de l’art théâtral et de l’écriture.

 

/à la Villa Carmélie

La Villa Carmélie où ont lieu les Lundis de Carmélie

Les lundis de Carmélie se déroulent à la Villa Carmélie (Cité de la musique, de la danse et des arts, 55 rue Pinot Duclos à Saint-Brieuc).

 

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#48 — Lundi 12 février 2018 – 19h à 21h30

/Villa Carmélie
/55 rue Pinot Duclos à Saint-Brieuc
/entrée gratuite
/réservation souhaitable (mais pas obligatoire) au 02 96 33 62 41
/possible apporter son casse-croûte
/collation légère prévue sur place