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Le Conseil général et l'Agglo de Saint-Brieuc cofinancent le fonctionnement de locaux techniques à la disposition des troupes de théâtre du département pour la construction de leurs décors.

Un atelier pour la construction de décors de théâtre était inauguré, hier, à Quessoy. Déjà, l'activité n'est pas banale. Mais l'initiative devient franchement originale, peut-être même unique en France, quand on apprend que cet équipement est commun à toutes les troupes du département. Elles sont d'ailleurs une bonne quarantaine, ces compagnies, chiffre qui reflète le dynamisme culturel des Côtes-d'Armor.

Mutualisation

La troupe de Folle Pensée, dirigée par Roland Fichet, est à l'origine d'une idée que le conseil général et Saint-Brieuc Agglomération ont saisie au bond. « Nous avions d'abord un atelier rue de Paris, à Saint-Brieuc. En 2010, l'opportunité de nous installer dans un vaste hangar à Quessoy s'est présentée. Mais si toute compagnie à des besoins en construction de décors, aucune n'est en mesure d'assumer seule le coût annuel d'une plate-forme technique dédiée à cette activité ponctuelle. C'est pourquoi nous avons tout de suite fait savoir que nous souhaitions mutualiser l'utilisation de ces locaux », explique Patrice Rabine, administrateur du Théâtre de Folle Pensée.

470 m2 à Quessoy

Dans les bâtiments d'une ancienne entreprise d'électricité, les troupes disposent sur 470 m2 d'ateliers, de locaux de stockage et de maintenance, de bureaux, d'une salle de réunion et de pause, d'une petite cuisine... « Il reste encore 1.200 m2 à louer, faciles d'accès depuis Saint-Brieuc », fait savoir en aparté Claude Doré, le propriétaire, désolé que l'entreprise à laquelle il avait cédé son affaire ait mis rapidement la clé sous la porte et laissé 25 salariés sur le carreau. « Le conseil général participe au fonctionnement à hauteur de 10.000 €, et Saint-Brieuc Agglomération de 6.000 €. En contrepartie, nous tenons les locaux et le matériel en état de marche à la disposition gratuite de toutes les troupes qui en font la demande. La maintenance nous incombe mais les troupes sont libres de travailler avec les techniciens de leur choix », précise encore Patrice Rabine. Déjà, en un an et demi, plus de trente réalisations ont vu le jour.

« Le pari de la création »

« Tenir le pari de la création, c'est très important et ça peut rapporter gros : voyez Pont-Aven ! », s'est exclamé hier Roland Fichet lors de l'inauguration. Il a même comparé la plateforme à l'une des premières Cuma (Coopératives d'utilisation de matériel agricole), dont, enfant, il observa la fondation à la ferme familiale. Armelle Bothorel, présidente de l'Agglo, s'est réjouie de voir l'activité implantée au milieu d'une zone artisanale (celle de l'Espérance, à Quessoy), « la culture au coeur de la cité, parmi les gens qui travaillent et relèvent leurs manches ». Claudy Lebreton a rappelé que « la culture, ce n'est pas la cerise sur le gâteau, ce dont on s'occupe quand tout le reste a été réalisé et financé. La culture est essentielle car c'est ce qui donne du sens à la vie », a-t-il déclaré en substance.

Roselyne Veissid
1er juin 2013