« Les Portraits avec paysage sont un feuilleton de formes, d'histoires, un corps dont la force secrète est la création d'organes, la démultiplication, la métamorphose. Forment-ils un choeur ? Des voix s'élèvent, des voix prennent corps, des voix résonnent dans les théâtres, dans les ateliers, des voix se rapprochent, des voix s'éloignent, des voix chuchotent… Forment-elles un choeur ? Quel type de choeur ?»

Roland Fichet, blogpap, 17 mars 2012.


Aimer tuer. La pièce la plus récente de Roland Fichet a été diffusée par France Culture le 23 avril 2011. Réalisation Jean-Mathieu Zahnd. Mais est-ce une pièce de théâtre ? Nʼest-ce pas plutôt un récit pour le théâtre ? Un murmure pour femmes (actrices) ? Deux autres textes de la même veine, Ne tʼendors pas et Boîte de nuit, déplacent le théâtre vers la voix. Aimer tuer a été engendré par Sans tuer on ne peut pas mis en scène au CCN de La Rochelle et au TNBA de Bordeaux en 2006 et 2007 par Gianni-Grégory Fornet et Régine Chopinot.

Anatomies. Accueilli régulièrement au Centre Culturel Français de Brazzaville pendant trois ans (2007, 2008, 2009) par Yves Ollivier, Roland Fichet a écrit et mis en scène les trois volets du triptyque Anatomies dans un constant va et vient entre le Congo et la Bretagne. Anatomies 2009. Comment toucher ? créé à Brazzaville a circulé dans onze pays dʼAfrique. Comment toucher (Anatomies 2010) créé au TNB de Rennes, à lʼinvitation de François Le Pillouër, a été joué au Théâtre de lʼEst parisien en 2010.
Les trois pièces de ce triptyque ont pour titre : Anatomies 2008. Tout le monde rate son corps. Anatomies 2009. Aveux. Anatomies 2010. Comment toucher ?

Noires. Le 7 mars 2011, une première esquisse de Noires, mise en scène par lʼauteur avec des actrices africaines, a été présentée à lʼInstitut Français de Saint-Louis du Sénégal, dirigé par Éléonora Rossi. À la demande de Alioune Diagne, chorégraphe directeur du festival de danse Duo Solo, Roland Fichet a mis en scène, avec les actrices de Noires, six de ses micro-pièces dans deux piscines le 18 juin pour la soirée de clôture du festival. LʼInstitut Français de Saint-Louis et plusieurs structures du Sénégal proposent à Roland Fichet de créer Noires en 2012.

Animal. Lʼanimal obsède Roland Fichet. Il y revient sans cesse. Dès le titre de sa première pièce – De la paille pour mémoire – on pouvait sʼy attendre. Il dit quʼil a été élevé par les animaux et par la Bible ! Quʼil leur doit lʼécriture. Annie Lucas, sa compagne, a mis en scène plusieurs des « pièces sauvages » de Roland Fichet : Suzanne, Avec vache, Petites comédies rurales, La prière des vaches, Famille Huron, On sʼen va. Secoué par le désir de sculpter une sorte de langue animale, Roland Fichet a écrit, en 1999 et 2000, Ça va. En 2001, Stanislas Nordey a réalisé au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis une mise en espace de cette pièce avec notamment Valérie Lang et Christophe Brault. Après ses premiers séjours en Afrique, Roland Fichet a réécrit Ça va et donné pour titre à sa pièce : Animal. En 2004, Frédéric Fisbach a dirigé un chantier sur cette pièce au Cameroun. En 2005, il lʼa mise en scène et créée au Théâtre Vidy Lausanne et au Théâtre National de La Colline à Paris. Terres promises. La Bible est une des sources récurrentes de Roland Fichet. Il dit quʼil aurait aimé ne sʼinspirer que de la Bible, mais quʼil lui aurait fallu pour cela se retirer dans sa forêt natale. Invité à séjourner à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon en 1988, il y a écrit Terres promises. Sur la proposition dʼEmmanuel de Véricourt, cette pièce a été mise en scène au Théâtre National de Bretagne par Robert Cantarella en 1993. Elle a aussi été mise en scène la même année à Vienne en Autriche par Gerhard Willert et à la Chartreuse de Villeneuve- lez-Avignon par Philippe Lanton en 2000. La chute de lʼAnge rebelle, au moins par son titre, fait aussi un clin dʼoeil à la Bible. La pièce a été jouée par Valérie Dréville à lʼOdéon dans une mise en scène de Claudia Stavisky. Roland Fichet aime bien le personnage extrêmement démuni quʼil met en jeu dans La chute de lʼAnge rebelle. Comme lui, dit-il, je me sens souvent la plus petite personne. Dans Quoi lʼamour, mis en scène par Adel Hakim au Théâtre des Quartiers dʼIvry en 1999, Tirésias et tous les autres personnages ratent.