« Paysage intérieur brut » de Marie Dilasser, m.e.s. par Christophe Cagnolari - © Christian berthelot

Promenez-vous du côté du lac de Guerlédan, poussez jusqu'à Saint-Gelven, ouvrez la porte du coquet café-épicerie Gwen ha du et vous verrez Marie Dilasser, la mystérieuse, en chair et en os. Elle est revenue en 2008 vivre dans une ferme des Côtes d’Armor. Elle dit : « Ça y est, je vis dans la campagne campagne du Centre Bretagne (ce petit désert d'Ohio avec hiboux, indiens, verdure et sangliers) avec la boue et la merde de cochon sur les bottes. »

Marie Dilasser a été étudiante dans un atelier que je dirigeais au sein du département Théâtre et spectacle de l’Université de Haute-Bretagne, il y a dix ans. Elle a ensuite suivi le cursus auteurs de l’ENSATT de Lyon.

En janvier 2009, je lui parle des Portraits avec paysage. Elle accepte d'entrer dans cette aventure aux côtés des auteurs du LAMA (le Labo Auteurs metteurs-en-scène Acteurs du Théâtre de Folle Pensée).

La personne-source qui a nourri Paysage intérieur brut de Marie Dilasser habite une petite commune des Côtes d’Armor. C’est une femme. Une femme d’aujourd’hui, une femme d’ici, qui a subi pendant huit ans les humiliations sadiques d’un chef d’entreprise. Les créations Portraits avec paysage sont une autre façon d’approfondir ce thème, urgent à nos yeux et à ceux des jeunes auteurs du LAMA : le corps des femmes champ de bataille.

Roland Fichet