« Paysage intérieur brut » de Marie Dilasser, m.e.s. par Christophe Cagnolari - © Christian berthelot

Extrait du protocole d'entrée en relation envoyé au Théâtre de Folle Pensée par Marie Dilasser en avril 2009, plusieurs mois avant la livraison de la première version de Paysage intérieur brut. (La première version de cette pièce a été livrée par l'auteur en mars 2010 ; la version définitive, celle qui est créée à La Passerelle scène nationale de Saint-Brieuc du 13 au 16 mai 2014, a été livrée par l'auteur en janvier 2014.)

« […] La personne avec laquelle je souhaite travailler est une femme de Mur-de-Bretagne que j’ai déjà rencontrée à plusieurs reprises. Elle m’a dit avoir écrit quelques pages dans un grand livre noir lorsqu’elle a séjourné trois jours à l’hôpital de Plouguernével après une tentative de suicide due à des maltraitances de son ancien employeur. J’ai trouvé intéressant de prendre ce grand livre noir comme base de notre aventure. Étant donné qu’elle a un emploi du temps très chargé, nous nous sommes mis d’accord pour nous donner des rendez-vous suivant ses disponibilités et l’avancée de l’écriture.

Ces rendez-vous auront lieu chez elle, tout près d’une ferme que tient son conjoint, nous lirons ensemble le texte en l’état et elle m’aiguillera sur certains points suivant la nécessité du personnage né d’elle. Elle ne dévoilera pas son nom ni celui de son ancien employeur, ni celui de son conjoint et de leurs enfants, nous en choisirons d’autres ensemble. Pour le reste, comme je n’ai aucune idée de ce qu’il va vraiment se produire, je lui fais confiance pour arrêter la conversation quand elle le voudra et je lui laisserai le contrôle sur ce qu’elle préfèrera développer au fur et à mesure de nos rencontres.

En ce qui concerne la structure, pour le moment je compte entrelacer sa vie professionnelle d’avant, sa volonté marquée dans le livre noir de trouver une sanction à son ancien employeur et toutes ses activités comme des échappatoires (auto cross, danse, piscine, plongée, pompier…). J’essayerai aussi de me projeter avec elle dans ses projets d’avenir, dans ses désirs et ses délires. Et en ce qui concerne la langue, je trouve intéressant de choisir des mots et des types de phrase qu’elle dit souvent, d’autres qu’elle aime, sa façon d’assembler ses idées et même chose pour les gestes. […]