Deux écrans, des murs lumineux qui forment une scène de poche en triangle, une comédienne.

J'avais déjà entendu le texte de Nicolas Richard lors d'une première mise en espace à l'espace Rosengart. Il me plaît. L'écriture est belle, simple et nous brosse le portrait attachant d'une femme que Monique Lucas incarne à merveille. En revanche, le dimanche 17 octobre, à Pordic, chez Robert, j'ai vu la troisième représentant de la forme "définitive" mise en scène par Agathe Bosch.

Une scène de poche intimiste, en triangle, au fond de laquelle se concentre parfois le regard - des images y défilent -, et dont les parois sont des murs lumineux, colorés. Un autre écran que la femme dégaine de temps en temps. Un jeu de lumière magnifique dans lequel le personnage prend toute la place : il occupe l'espace, les écrans. Il nous interpelle dans un dialogue à sens unique. Nous entendons sa force et sa fragilité, sa tendresse, ses douleurs, sa rage et son désespoir.

Le dispositif vidéo est judicieusement utilisé. Non, les images ne sont pas anecdotiques, elle servent le texte qui, par leur intermédiaire, nous arrive de manière plus frontale, immédiate et forte. Cette femme en devient encore plus émouvante, plus belle, et forte aussi, dans l'âpreté du quotidien. Terriblement humaine.

Karine Vincent