Newsletter Anatomies
 
 
 
#12 NEWSLETTER PAP  2 décembre 2010
« Portraits avec paysage » (PAP) est un cycle de créations du Théâtre de Folle Pensée, compagnie conventionnée, Saint-Brieuc. En 2011, les deux premiers spectacles mis en scène ont pour titres : « Le point de Godwin » et « J'habiterai la nuit ».

// DÉSIRER L'AUTRE, CET ÉTRANGE ANIMAL // LA PIÈCE // L'ÉCRITURE SUR INTERNET // ENTRÉE EN RELATION // J'AI DIT À JEANNE // LA SCÈNE DE TORTURE // MARGUERITE ET ROBERT // PROLOGUE //

« LE POINT DE GODWIN »
DE DAMIEN GABRIAC

Présentation publique d'une première mise en voix de « Le point de Godwin ». Ce « Portrait avec paysage » est une création du Théâtre de Folle Pensée  :

Mardi 14 décembre 2010 à 20h00
au Carré Rosengart, 16 quai Armez,
port du Légué, Saint-Brieuc.
Réservations : 02 96 33 62 41

Nous vous invitons à ce banc d'essai pour recueillir vos impressions et vos remarques avant d'aborder, début 2011, la deuxième phase des répétitions. La pièce sera créée en avril 2011 à Saint-Brieuc. Mise en scène : Damien Gabriac. Actrice : Jeanne François.

Au camp d'Abu Ghraib, une femme-soldat américaine torture un prisonnier nu.

DÉSIRER L'AUTRE, CET ÉTRANGE ANIMAL 

Roland Fichet, auteur, directeur du Théâtre de Folle Pensée, pilote l'ensemble du projet Portraits avec paysage.

Par quels chemins passe-t-on pour représenter sur une scène de théâtre quelqu'un, un être humain, une femme ou un homme qui pendant ce temps vit sa vie ?

L'auteur choisit un corps, s'en approche, le serre de près, en capte la forme et la langue secrète ; l'auteur traduit en mot le corps d'un autre et cela, ce tissu de mots qui est un corps traduit, il l'apporte à l'acteur. L'acteur ne connaît pas le corps vivant qui a suscité ce texte, qui l'a inspiré comme on dit, il n'en connaît que la trace, l'empreinte, le portrait. Il va l'interpréter. Il va interpréter ce corps. Un homme, une femme, prête un corps, son corps devenu fiction, à un acteur qui l'interprète.

Douze auteurs tentent ce voyage vers un autre, vers un étrange autre, vers un humain au sein de ce cycle que nous appelons « Portraits avec paysage ».

Ces douze auteurs vivent en Bretagne, en Nouvelle-Calédonie, au Cameroun, en Bolivie. Ils dialoguent. Ils racontent sur un blog dédié aux « Portraits avec paysage » leur voyage vers l'autre, les étapes de leur cheminement, comment se cristallise leur désir de l'autre, de cet autre-là, de celui-là précisément, comment il prend forme, comment il se transforme en mots.

Six pièces déjà circulent dans le groupe des auteurs, acteurs, metteurs en scène réunis dans ce gestes d'écriture et de théâtre. Ce sont des Portraits en cours qui réclament une première mise en voix, un banc d'essai.

Dès le 14 décembre, la pièce de Damien Gabriac, interprétée par Jeanne François, sera lue publiquement au Théâtre de Folle Pensée/ Carré Rosengart. Damien Gabriac offrira aux spectateurs une première interprétation de sa pièce, une esquisse.

Elle sera créée au mois d'avril 2011 à Saint-Brieuc. C'est ce Portrait avec paysage, « Le point de Godwin », que nous présentons dans cette lettre.

Roland Fichet

Capture d'écran d'une page du site 20minutes.fr dans laquelle figure la capture d'écran d'une fenêtre de tchat du site chatroulette.com.

LA PIÈCE  

« Le point de Godwin » est le Portrait d’une Briochine d’origine suédoise rencontrée sur Internet via Meetic. Après un tchat de plusieurs semaines, les deux « profils » Meetic — Marguerite et Robert — se rencontrent brièvement. Robert avoue à Marguerite qu’il s’est servi de Meetic pour répondre à une commande d’écriture. Marguerite est à son insu le personnage-source d’une pièce de théâtre. Cette révélation est mal vécue par Marguerite. Le tchat reprend après une longue période de silence. Il est tendu, agressif. Il atteint son paroxysme dans une scène de torture.

L'ÉCRITURE SUR INTERNET  

Bien sûr ce texte [Le point de Godwin] est bercé ou noyé, peu importe, dans le doute du mensonge : Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que ce qu’ils se disent est vrai ? le pensent-ils vraiment ? Est-ce qu’ils existent déjà ? Nous sommes sur internet, le royaume de l’écriture, du profil, du profil en quête de devenir portrait. Marguerite et Robert sont des profils Meetic, ils s’écrivent, ne se voient finalement corporellement qu’une seule fois, il y a du fantasme partout dans la façon dont Monica aime cet homme dont elle ne sait rien. Elle crée, grâce au prisme de la distance numérique, une féerie de la rencontre amoureuse, pour combler le manque (dieu ?) ; mais c’est peut-être aussi l’auteur qui a rêvé cela, on ne sait pas. Et l’écriture là-dedans est la mémoire intolérable de la souffrance, de l’horreur, de ce que l’on ne veut pas vivre, plus revivre, et aussi paradoxalement le moteur d’un espoir qui maintient la vie en vie.

Damien Gabriac

 
Damien Gabriac, auteur et metteur en scène de « Le point de Godwin ».
© Samuel F.

ENTRÉE EN RELATION  

Extrait du protocole d'entrée en relation envoyé au Théâtre de Folle Pensée par Damien Gabriac plusieurs mois avant la livraison de la première version de « Le point de Godwin ».

[…] Je vais m'inscrire c'est à dire créer un profil, de chez moi à Rennes sur plusieurs sites de rencontres amoureuses : Meetic, Easyflirt, Proximeety, Meetyourmessenger, Ecupidon… J'approcherai par ce biais une résidente de Saint-Brieuc, en écrivant dans mes filtres de recherches : « Saint-Brieuc ». Ainsi ne seront sélectionnées que les Briochines. […]

[…] Les rencontres sur Internet se font de profil à profil au départ. Je peux moi ensuite flasher sur un profil (il y a un bouton « flasher sur cette personne » sur les sites de rencontres) ou, Elle, l'inconnue, peut flasher sur moi aussi. Pour celles qui flashent sur moi, je ne prendrai en compte bien sûr que les Briochines. […]

[…] Après donc la lecture du profil, puis le flash, vient le temps du premier contact, écrit. Un petit message. (Il y a des messageries sur les sites de rencontres.) Ce petit message en général sert simplement à donner une adresse de sites de discussions instantanées (tchat) comme Windows Live Messenger ou Skype.  […] Ce processus de messageries écrites sur Internet possède son propre langage, ses propres codes ou signes dont je m'inspirerai fortement pour dessiner la forme des mots du portrait/profil. Cette langue m'intéresse parce qu'elle est une mutation de la communication utilisée en temps de guerre.  […]

[…] J'en viens maintenant après le profil, après le tchat, à la rencontre « en vrai », à Saint Brieuc. Lorsque les deux corps vont se retrouver dans le même espace, le même endroit après s'être donné rendez-vous. Là c'est l'inconnu total. La peur surtout.  […] Alors que virtuellement nous avons appris à nous connaître. […] Alors que depuis déjà longtemps nous sommes « connectés ». Mais connectés à quoi ? À qui ?  […]

 

Capture d'écran du formulaire publié sur la page d'accueil du site Meetic.fr

J'AI DIT À JEANNE 

Jeanne (François) est l'actrice qui interprète « Le point de Godwin », écrit et mis en scène par Damien Gabriac.

J’ai dit à Jeanne : Qu’elle devait apprendre le texte, au moins la première partie, au mieux jusqu’à la fin. Mais que si déjà elle maitrisait le texte jusqu’à la fin de la scène de torture, ce serait super.

J’ai dit à Jeanne : « Il n’y a rien d’extraordinaire à ce que, soit dans la conversation commune, soit dans les livres, par le rapprochement des pensées qu’il exprime sur son objet, on comprenne bien mieux un auteur qu’il ne s’est compris lui-même, cela parce qu’il n’avait pas suffisamment déterminé sa conception et qu’ainsi il parlait et même pensait quelquefois contrairement à ses propres vues. » Kant, Critique de la raison pure

J’ai dit à Jeanne : Que j’avais besoin d’elle.

J’ai dit à Jeanne : Que je ne savais pas, que je ne savais rien, ah si, à un moment ça change d’espace.

J’ai dit à Jeanne : Que je voulais de l’écriture dans la mise en scène.

J’ai dit à Jeanne : Que j’allais la bombarder de textes, de chansons, de films et de séries.

J’ai dit à Jeanne : Qu’on s’inquiétera les deux dernières semaines de travail, pas les deux premières.

J’ai dit à Jeanne : Qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait et que si elle désirait dire le texte à voix basse assise en tailleur contre un mur pendant deux semaines, elle pouvait.

Damien Gabriac

Dessin de Dan Turner, extrait de « Petit manuel de torture à l'usage des femmes-soldats » de Coco Fusco, éditions Les Prairies ordinaires collection « Penser/Croiser ».

LA SCÈNE DE TORTURE  

Extraits des débats qui ont animé le blog des auteurs, metteurs en scène, acteurs, producteurs du cycle des créations « Portraits avec paysage » à propos de la scène de torture contenue dans « Le point de Godwin » de Damien Gabriac.

Marine — […] Je ne sais pas si Internet crée de la littérature, mais c'est clair qu'Internet crée du théâtre. Je trouve qu'il y a une super alchimie entre le protocole (le principe d'une rencontre sur Meetic) et ce que ça produit en terme de principes d'écriture (la forme du chat, par exemple), de construction dramatique (l'histoire d'une rencontre qui tourne vraiment mal), et au final de portrait pour le théâtre. Avec une belle dose de provocation de l'auteur, un jeu incessant sur les limites et le mauvais goût – que ce soit dans la rencontre vécue, ou dans les partis pris du texte. Ça met assez mal à l'aise, et c'est plutôt super intéressant. […]

Marie-Christine — […] Donc, à la deuxième lecture, je me dis : L’absurdité de notre condition humaine mise en exergue par « la vie » que l’on s’invente sur la toile, pas de corps, pas de mensonges, alors donc allons-y à fond, des atrocités, des obscénités, bien à l’abri derrière notre écran… […] moi les scènes de violence m'enlèvent toutes mes forces, toi, elles te révoltent... Chacun doit faire selon sa nature […] Pourquoi ce rire ? Parce que c'est tragiquement drôle… moi aussi, malgré l'effroi j'ai ri… par réflexe ? rire nerveux ? rire jaune… et quand je sais que cela ne raconte que le réel, j'ai envie de pleurer… […]

Olivia — […] j’ai ressenti aussi que ce qui frictionnait bien était ce va-et-vient entre le jeu amoureux, (le profil, la petite maison…, disparition, fantasme, poème, c’est toi non c’est pas moi, la torture désirée…) et le sérieux du propos. Le travail intertextuel avec les allusions, citations, pseudos… mêle le politique et l'historique à cette « histoire d’amour » et ça ouvre le sens. Avec le choix du prince charmant en la personne de Robert Antelme, je me suis retrouvée avec en tête la comparaison de l’amoureux et du prisonnier de Dachau de Barthes, mais c’est aussi parce que Le Point de Godwin exhale le désir. […] La scène de torture désirée m’a beaucoup fait rire parce que sa forme peut-être, et puis parce que la chamaillerie se mêle aux menaces, à Hitler, etc… je ne sais pas ? Maintenant que je lis vos conversations à toi Damien et Marie-Christine j'y repense et je ne sais trop quoi faire de ce rire… […]

Patrice — […] j'ai ri, moi aussi, parce que sur les deux claviers, celui de Marguerite et celui de Robert, le bourreau parle plus souvent que la victime, parce qu'il n'y a pas une victime et un bourreau, mais deux bourreaux qui se livrent à une joute torturière. À tour de rôle (il s'agit bien de rôles), les deux bourreaux se suggèrent des situations de torture, ils les jouent sans jamais se toucher (sans qu'aucun contact physique ne soit possible et sans qu'aucune des monstruosités proposées ne paraisse les affecter). Aucun des deux n'est vraiment soumis à l'autre, chacun devant son écran reprend et poursuit le récit de l'autre. […] « Sera-t-il encore possible de torturer après ça ? » demandaient Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka, Auschwitz-Birkenau, Maïdanek, Mauthausen, Ravensbrück, Sachsenhausen, Villa Mahiedinne. « Oui, répondent Pyongyang, Tènés, Chararba, Kigali, Guantanamo, Abu Ghraïb, Saint-Cannat, nous reprenons le récit de la torture à l'endroit où vous l'avez laissé, nous le poursuivons, ça ne finira jamais. » […]

Alain — […] l'impression d'entendre derrière le texte un rire, pas en éclat mais permanent, qui accompagne la lecture, était-ce mon rire, la joie de cavaler en liberté dans une écriture foisonnante et baroque bien que maîtrisée ? Un rire qui culmine avec le jeu de la scène de torture, ce « faismoimalmaisdeloin.com » qui alimente le blog… […]

 
Couverture de « L'espèce humaine » de Robert Antelme et de « La douleur » de Marguerite Duras.

MARGUERITE ET ROBERT  

Extrait d'une réponse faite par Damien Gabriac à un autre auteur du cycle de créations « Portraits avec paysage ».

[…] Ensuite oui, Marguerite Duras/Robert Antelme, La douleur/L’espèce humaine… oui, là c’est la limite, oui. Deux fois oui. C’est avec ça que je désire me confronter. C’est peut-être terroriste, dans l’intouchable de ce dont on ne peut parler, si on ne l'a pas vécu. Mais voilà aujourd’hui ma démarche est celle là, à 25 ans, moi qui ne suis ni enfant soldat congolais, ni kamikaze tchétchène, dans quel rapport de vie je me place pour comprendre les mécanismes qui conduisent à une apocalypse du vivant. Je tente de me placer là où ça fait mal, là où ça touche, là où chacun a une pensée physique, poétique, philosophique de cette fin de l’humanité là, ici et maintenant. L’holocauste.

Et puis il y a Dieu, et le manque dans mon histoire, donc l’infini, donc oui j’ai le droit de parler avec des personnages qui s’appellent Robert et Marguerite, et de parler de l’holocauste, c’est notre histoire, même si elle reste insaisissable, il nous appartient à tous d’en être traversé. Et puis il y a surtout sur Internet le fameux point Godwin qui est le lien intelligent de toute la pièce. Car aujourd’hui sur internet c’est la guerre. Lire les commentaires, les forums, de n’importe quel site d’information. C’est la guerre parce qu’on ne se voit pas, on s’écrit dessus, comme on se pisserait dessus, les uns sur les autres je veux dire.

Alors ce lien : histoire d’amour, histoire d’holocauste, histoire d’internet, histoire de dieu…

Est-ce que c’est drôle ? Pas sûr. Peut-être. Est-ce que c’est tragique ? Pas sûr. Peut-être. Est-ce que c’est interdit ? Surement pas. Est-ce que c’est délicat ? Certainement. Est-ce que se poser des questions là-dessus et l’écrire c’est indécent ? Je ne sais pas.

Et puis détail : il y a dans le texte, une citation de « Vengeance ? », un essai de Robert Antelme. C’est ça la question. Vengeance ? Dans la vengeance et c’est ça le plus terrible, il y a de l’humour : lorsque les résistants rasaient et violaient les femmes qui avaient couché avec des soldats allemands ça les faisaient bien rigoler ; lorsque les alliés en 45 dessinaient de petits motifs sur les bombes qui allaient raser quelques villes allemandes, ils ont du bien se taper des barres de rires ; et sur la bombe atomique, accrocher un petit message dessus, ça devait être vraiment l’éclate sur le moment pour ces pilotes américains ; et torturer un détenu de Guantanamo en le harcelant sexuellement et en lui mettant du faux sang de menstruation sur le visage et prendre des photos avec lui à quatre pattes, et ben sur la photo on se marre, parce que le 11 septembre, parce que le 11 septembre… Voilà de quoi ça parle, de ces gens-là, qui rient de toutes leurs dents, à ce moment-là. Je ne les juge pas. Je parle de ça. De ce jeu de la mort, on se venge, et on devient avec la joie de vivre, un monstre, parce que, parce que… la mémoire vive… la mémoire brûle. […]

Damien Gabriac

 

Mike Godwin, qui inventa en 1990 la « loi de Godwin » et son fameux « point Godwin ». Une loi que tous les internautes peuvent vérifier en surfant sur le Net, sans difficulté ni bagage universitaire : plus une discussion s'éternise sur le web, plus la probabilité de s'envoyer au visage des analogies nazies est grande.

PROLOGUE  
Marguerite ?
Salut Robert.
Heureusement…
Quelqu'un arrive.
Ça va pas ?
Non, justement, ça va pas Robert.
Ça va pas ?
C'est quoi ce truc de merde ?
Je t'avais juste demandé une scène où je te torture.
C’est tout…
Ah ! Mais c'est moi qui écris, c’est tout.
Les horreurs que tu me fais dire…
Je devrais te…
Ce que tu dis sur moi…
C'est quoi ?!
C'est ton portrait.
Lol !
Non, définitivement pas lol du tout.
T'as tout inventé.
Ceci dit, c’est pas mal on y croirait mais…
C’est pas un peu vrai tout ça ?
Vrai ?
Lol, oui, c’est vrai.
C'est ignoble, c'est dégueulasse.
Et puis l’holocauste de toi…
Non mais franchement…
Et ce dialogue là,
T'es en train de l'inventer ?
Lol peut-être !
Mdr !
Ptdr !
Et tu sais Godot à dit
Oh ta gueule avec tes lol et tes God-truc !
Pardon.
Je voulais dire Godard,
Pas Godot.
Lapsus…
Euh, Godard à dit...
Ta gueule !
Fasciste.
Fasciste…
On y arrive enfin Marguerite…
Où est-ce qu’on arrive ?
Le point de Godwin !!!
On y arrive.
Quoi ?!
Le point Godwin !
Lol, Marguerite !
Non Robert.
Pas lol.
Lol.
On devient le fasciste de l’autre.
Lol.
Je t’interdis de redire lol.
Et puis…
Arrête de m’appeler Marguerite.
Lol, comment je t’appelle alors ?
Pas Marguerite
Oh my God.
Je n’ai pas commencé par le début.
Je suis désolée…
Je m’appelle
Monica.

(Extrait de Le point de Godwin de Damien Gabriac)

   

Petit manuel de torture à l'usage des femmes-soldats de Coco Fusco est paru en 2008 aux éditions Les prairies ordinaires

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